Stade Malherbe Caen Féminin : site officiel du club de foot de Caen - footeo

5 décembre 2019 à 21:48

« On n’a pas d’histoire, on est en train de la créer !»

Toujours invaincue toutes compétitions confondues, l’équipe féminine du Stade Malherbe est en pleine forme. Après une large victoire (0-14) en championnat à Yvetôt dimanche et à quinze jours de disputer un 1/32ème de finale de Coupe de France contre Le Mans FC, l’entraîneure malherbiste Anaïs Bounouar dresse un premier bilan.

Anaïs, après 4 mois, ton équipe est en course pour la montée en Régional 1 et qualifiée en 1/32èmes de finale de Coupe de France. Quelle est ton analyse de ces débuts ?

Pour nos débuts, l’idée c’était d’abord de créer un groupe et une bonne mentalité. Il fallait aussi mettre en place une identité de jeu en accord avec les joueuses et voir ce qu’elles avaient envie de faire sur le terrain. Actuellement, on est sur la bonne voie et on n’est ni en retard ni en avance. Après je ne m’étais pas fixée d’échéances, je fais en fonction des filles parce qu’elles ont aussi une vie à côté. Je suis satisfaite de mon groupe, je sais que je ne me suis pas trompée au niveau des femmes. Je suis également très contente de mon staff, il est composé d’hommes très investis, très volontaires et passionnés. Le constat est positif à la fois humainement et sportivement car on n’a pas connu beaucoup d’échecs jusqu’à présent.

À l’heure actuelle, est-ce que tu juges que votre marge de progression est grande ?

En termes de contenu, c’est positif parce qu’on avance et qu’on progresse match après match. Mais comme je suis très exigeante avec les joueuses, pour moi ce n’est toujours pas assez. Je pense qu’on peut faire beaucoup mieux vu la qualité des joueuses et le potentiel qu’elles ont. En tout cas, elles font tout leur possible pour avancer le plus vite possible.

Quelle était et demeure ta priorité pour cette année d’installation ?

Qu’importe l’adversité, j’ai recruté des compétitrices. Sur cette première année, l’idée c’est qu’en termes d’image, on pose notre identité. J’avais dans l’idée qu’on structure avant tout pour cette première saison. Aujourd’hui, on voit que dans certains matchs on n’est pas performantes dans le contenu. On peut marquer beaucoup de buts mais il arrive que ce soit dû au talent individuel ou à notre avantage au niveau du potentiel mais en termes de collectif, je n’ai pas toujours été satisfaite. La priorité, c’est de gagner en constance, ça fait partie de l’apprentissage. Mon groupe est capable de se remettre en question même dans la victoire et c’est ce que j’apprécie.

Tu disais en début de saison que tes joueuses avaient le regard qui brillait lorsqu’elles ont découvert leurs équipements, les installations et le contexte dans lequel elles allaient évoluer. Cette phase-là est-elle derrière elles ?

Franchement, non. Ce n’est pas derrière elles parce que déjà, il y a plus de monde match après match. Que ce soit le staff ou moi-même, on sait que chaque matin on a la chance d’évoluer dans un club pro et encore plus le Stade Malherbe. Je pense que les filles en sont conscientes car si elles s’entrainent aussi dur, si elles travaillent toute la journée, qu’elles arrivent à 19h à l’entrainement et que derrière elles retrouvent de l’énergie, c’est qu’elles sont fières de porter nos équipements. De toute façon, je le vois quand elles rentrent dans le vestiaire le dimanche, il y a quelque chose de plus quand elles regardent leur maillot, je les sens fières. Ça vient aussi de l’environnement car lorsqu’à chaque match vous avez le président, le directeur général ou le coach de la Ligue 2 qui viennent vous voir, vous vous devez de montrer une belle image et de vous donner à fond. Mes joueuses ne sont jamais dans la demande, elles ont toujours conscience de leur chance. On n’est qu’en R2 je rappelle, on a encore tout à prouver.

Lorsque tu as constitué ton groupe en début de saison, on imagine que tu avais déjà une équipe-type en tête. As-tu toutefois eu des surprises de la part de tes joueuses ?

Bien sûr, et que des bonnes ! Je n’ai d’ailleurs eu aucune mauvaise surprise de la part de mes joueuses. Les filles que j’ai recrutées, je les connaissais et certaines me surprennent donc c’est tant mieux pour moi et pour le groupe.

Avec l’élan de curiosité qu’elle a généré et ses bons résultats, ton équipe a aussi réussi à attirer un public déjà fidèle…

On est le SM Caen donc on est obligé de gagner. Nous sommes attendues partout, on est regardées. On se rend compte qu’on a un public qui vient nous voir tout le temps à domicile et qui nous suit. Je suis surprise de ce qui se passe, notamment sur ce qu’on a vécu en Coupe de France. Avoir autant de monde, on l’avait rêvé. En tant que joueuse, c’est ce que j’aimais. Le foot, c’est quand même du spectacle. On doit offrir des émotions. On a partagé des choses fortes et c’est pour ça que je fais ce métier. Le public est vraiment top avec nous !

Lors du tour précédent contre Mordelle en Coupe de France (4-0), tes joueuses ont vécu quelque chose d’unique. Quelle importance cette compétition a-t-elle à tes yeux ?

La priorité reste le championnat, la coupe c’est du plus. Je ne suis pas certaine que les joueuses aient envie de reprendre en Régional 2 la saison prochaine. Je pense qu’elles ont envie d’aller chercher plus haut, ce qui est normal vu nos résultats. En Coupe de France, on vit des matchs particuliers à haute intensité. Après 4 mois, je pense que c’est un exploit de la part de mes joueuses d’être en 1/32èmes parce qu’on ne se rend même pas compte qu’il y a 21 nouvelles joueuses dans un tout nouveau contexte. Je n’aime pas lire que nos victoires sont normales ou faciles parce qu’il y a beaucoup de travail derrière évidemment. A chaque match, on affronte quelque chose de nouveau. Nous, on n’a pas d’histoire, on est en train de la créer.

 

Article tiré du site officiel https://www.smcaen.fr/

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